Biographie de Mohamed El Hayani
D’où était-il originaire?
El Hayani, de son vrai nom Si Mohamed LAHYANI - Qu'Allah ait son âme en sa miséricorde - né à Casablanca en 1943 et décédé le 23 Octobre 1996 à l’Hôpital Ibnou Sinaa à Rabat, avait un père prolétaire loyal, docile, illettré, indulgent et très pieux. Sa mère, encore vivante, est une femme d'intérieur, conciliante, dominante et attentive, et aussi méfiante et farouche.
Feu Si Mohamed El Hayani était donc le produit d’un couple ordinaire et modeste où rien ne lui permettait de recevoir ce qu’il avait donné, sa vie durant. Dans ce milieu naturel, nulle chose ne laissait présager qu'on pouvait y acquérir ce qui conduisait à devenir un homme public.
Ses parents, descendants d'une famille Charkaouya qui avait quitté, il y a plusieurs générations Boujad, se déplaçant au gré des événements jusqu'à traverser l'Atlas, pour enfin s'implanter dans une oasis appelée Skoura, avaient, dans les années vingt et trente, fait le chemin inverse pour venir s’installer à Casablanca.
La tribu de Skoura des Ahl El Ouest est située entre Ouarzazate, la ville du cinéma et Kalaât M'gouna, connue pour son Moussem des roses. Le Dchar natal des parents du défunt, Douar Ait Ben Cherki, où des ruines témoignent de la grandeur des anciens, est un hameau d'habitations en dur, dépendant de la Machyakhat Amazzaourou, fraction Lahyaina, d'où le nom patronymique LAHYANI
Un chanteur d’une trempe exceptionnelle
Depuis son lancement, Si Mohamed El Hayani avait multiplié succès après succès. Il a été tout le temps classé parmi les premiers chanteurs au Maroc. Il avait toutefois marqué son parcours que l'on ne peut qualifier ni de carrière ni de métier par des sorties fracassantes.
On le sait, au Maroc, la chanson est une chose abstraite qui ne donne lieu qu'au paiement d'une somme d'argent, sous forme de cachet ou de forfait, ne conférant aucun droit de propriété au chanteur qui peut, en plus, être dédoublé. C'est-à-dire que n'importe qui a toute latitude d'enregistrer ce qu’il a interprété, de son vivant ou après sa mort, avec seulement l'autorisation du détenteur de droit d'auteur, en l'occurrence le parolier, le compositeur ou le producteur.
En marquant son dernier retour dans l'espace artistique, le 2 décembre 1991, après une retraite forcée, lors d'une soirée organisée avec un éclat au Royal Mansour à Casablanca, il s’était définitivement imposé par une renaissance mélodique triomphale.
Il avait une enfance normale
De sa petite enfance à l’âge où il s’était pris en charge, les siens remarquaient chez Si Mohamed, d'un physique charmant, son calme, sa manière de soigner son look et son attitude à se satisfaire de peu ; il se coupait bien les cheveux, et à longueur de journée, il se lavait et s'habillait au mieux qu'il pouvait, sans user du tapage, comme le faisait son frère aîné, pour réclamer des vêtements neufs à l'occasion des fêtes.
Il avait grandi dans une famille où on mangeait à sa faim, tenu au chaud; ce n'était pas la fortune ou la misère, juste le nécessaire pour vivre décemment. Durant son enfance, et, par la suite, son adolescence, il s'affirmait dans cette ligne de désintéressent et d’indifférence. La facilité et la négligence constituaient sa préférence. Devant des situations délicates ou complexes, il optait pour l'abandon ou la résignation.
Ingratitude
Au fur et à mesure que Si Mohamed El Hayani fréquentait les hautes sphères, et à force de côtoyer des gens de grandes familles, la belle vie, le confort et les décors attrayants l’attiraient, forgeant en lui le goût du luxe. Ce point faible a été exploité par ses détracteurs pour le saper, sans vraiment atteindre sa célébrité, toute réussite suscitant automatiquement des jalousies et des convoitises, cela étant évident.
D'un caractère étranger au milieu professionnel où il évoluait, il subissait coup après coup, avec fureur et sans pitié, et cumulait intérieurement les effets néfastes de ces frictions, sans aucun moyen efficace d’amortir ces chocs; il ne s'en inquiétait même pas, mais il en était stressé jusqu'au bout.
Une quinzaine d'années avant sa mort, il s’était bêtement tombé dans un piège que ses ennemis lui avaient soigneusement tendu ; sciemment préparé, ce gouffre était catastrophique pour le restant de sa vie. Sans le savoir, il s'est jeté dans la gueule du loup, sous l'emprise d'un amour trompeur et nuisible ; il résistait de toutes ses forces, dans le chagrin et en silence.
Le fait que la profession ne lui ait pas rendu un hommage posthume, après sa mort, est une certitude de cet acharnement.
Les secrets de la gloire
Lorsqu'on avait découvert que sa voix était un don divin, il ne faisait rien pour se faire valoir : au lieu de brûler les étapes pour se lancer, il attendait patiemment les choses venir vers lui, n’exprimant aucune ambition, et ne manifestant pas de prétention. Il s’était toujours contenté de son rôle de chanteur, ne cherchant pas de cumul.
Il allait doucement mais sûrement; avec l’avènement du petit écran, sa gloire le surprit. Personne ne pouvait plus nier sa célébrité en tant que chanteur.
Il n'a jamais été le genre à guetter les occasions ou à en profiter à fond, lorsqu'elles se présentaient spontanément. Il n'était pas, non plus, animé de l'esprit d'assisté ; la sauvegarde de sa dignité l’empêchait de courtiser les gens.
Parcours
Il n'est pas aisé de retracer le parcours de feu Si Mohamed El Hayani, tellement son oeuvre artistique était abondamment diversifiée et progressivement dispersée, de sorte qu'il s'était distingué, dans le domaine de la chanson, par un accomplissement persévérant, mais sans précipitation, aucune ; la description par étapes de sa carrière semble mieux convenir pour présenter son itinéraire.
Ainsi, il a débuté dans le métier, après un bref passage au conservatoire municipal de Casablanca, par l'interprétation de sa première chanson en compagnie de l'orchestre de la Radio de cette agglomération, métropole d'où il était natif. Auparavant, et depuis sa petite enfance, il avait découvert sa vocation, en chantant passionnément Mohamed Abdelwahab et Abdelhalim Hafed ; il s'était avéré que sa voix était un don divin ; un professeur avait indiqué d'ailleurs qu'elle n'avait nullement besoin d'être travaillée. C'était un atout formidable pour son avenir Le déclenchement de sa carrière s'était produit lorsque, en 1961, l' avènement de la boite magique, qu'est la télévision, aidant, Si Hamid Benbrahim avait cru en lui ; il faisait alors partie de la chorale de l'orchestre national. Des coups de pouce de Si A.T. El Alj & Si A.Chenguiti n'étaient pas suffisamment énergiques pour un vrai décollage ; il ne restait pas moins que ces différentes tentatives constituaient la première étape dudébut de carrière de Si Mohamed El Hayani.
Son départ à l'improviste pour le Caire, une fois lancé son cri d'alarme, avait pris une tournure dans sa vie d'artiste montant et prometteur. Il était parti rencontrer les grands et en côtoyer les meilleurs, voulant entrer par la grande porte dans la profession. Ce fut pour lui une élévation d'esprit et un enchérissement indéniable pour avoir beaucoup plus de confiance en lui. Il avait regagné la patrie, la tête haute, armé d'une bonne dose de réalisme pour embrasser de vrai son métier de chanteur ; cette seconde étape, sans bruit ni tapage, le mit en bonne disposition pour se mettre au service de la musique.
Grâce à sa collaboration avec les grands compositeurs et chefs d'orchestre, en l'occurrence, feu Si Abdeslam Amer et Si Abdelkader Rachdi, ainsi que sa coopération avec Si Abdelati Amenna, Si Abdelkader Ouhbi ou Si Abdellah Issami, le point de départ de sa carrière était définitivement marqué. En un laps de temps, il devint à la fois confirmé et renommé, sa célébrité ayant pris des coups d'accélérateur. Il décida alors d'entreprendre sa première tournée à l'étranger, portant son choix sur le pays voisin où il avait émerveillé le public algérien, par ses passages à la télévision et les nombreuses soirées publiques organisées ici et là. C'était pour l'examen de passage pour démontrer sa maîtrise dans le domaine de la chanson, en tant qu 'interprète artistement apprécié et hautement valorosé.
Entamant l'étape suivante, au retour, il forma un trio avec le parolier Si Ali Haddani et le compositeur Si Hassan Kadmiri ; il en résulta des succès répétitifs qui se suivaient et ne s'arrêtaient pas : un travail biensélectionné et raffiné. Ce fut le disque platine, puis le disque d'or, la décoration par le Président Bourgiba, et un début au cinéma, suivi de sa consécration meilleur chanteur de l'année : un événement capital pour savie. Il en devint une star parmi les quelques noms qui occupaient une bonne place dans le milieu professionnel, sans un statut défini, certes.
Vint ensuite une période sombre où il s'était complètement retiré du champ pour donner libre cours aux autres, à la grande surprise de ses nombreux admirateurs qui jugeaient incompréhensive cette absence totale de la scène. Il s'était isolé pour procéder à un examen de conscience, en analysant son bilan et en en évaluant les côtés positifs et négatifs ; durant plusieurs mois, il ne faisait que méditer, allant jusqu'à intriguer ses concurrents ; il en était heureusement sorti en se ressaisissant lui-même pour se lancer ànouveau.
Le dernier épisode de sa vie artistique, en reprenant son travail, avait révélé son couronnement, puisque il devint le chanteur le plus populaire par son style ; l'encouragement de son public qu'il charmait à tous les coups,était tellement remarquable que son lien avec l'art devenait irréversiblement solide. C'était le moment fort où il avait atteint sa gloire, de sorte qu'il ne vivait plus que pour la chanson, surtout enluthiste. Il acquit la qualité de superstar bien aimée. Sa notoriété l'incitait à entamer de grandes tournées dans le monde arabe, en Europe et en Amérique. L'honneur d'être apprécié à sa juste valeur dans les soirées mondaines de la haute sphère concrétisa son succès. Toutefois, cette grande période a été entrecoupée par sa maladie, accompagnée d'un talonnement qui lui causait énormément de problèmes. Il en avait grandement souffert.
Toujours est-il qu'il était parti en laissant un répertoire de 34 chansons de meilleurs choix et de bon goût, presque toutes très agréables à écouter.
A Dieu l'Artiste.
D’où était-il originaire?
El Hayani, de son vrai nom Si Mohamed LAHYANI - Qu'Allah ait son âme en sa miséricorde - né à Casablanca en 1943 et décédé le 23 Octobre 1996 à l’Hôpital Ibnou Sinaa à Rabat, avait un père prolétaire loyal, docile, illettré, indulgent et très pieux. Sa mère, encore vivante, est une femme d'intérieur, conciliante, dominante et attentive, et aussi méfiante et farouche.
Feu Si Mohamed El Hayani était donc le produit d’un couple ordinaire et modeste où rien ne lui permettait de recevoir ce qu’il avait donné, sa vie durant. Dans ce milieu naturel, nulle chose ne laissait présager qu'on pouvait y acquérir ce qui conduisait à devenir un homme public.
Ses parents, descendants d'une famille Charkaouya qui avait quitté, il y a plusieurs générations Boujad, se déplaçant au gré des événements jusqu'à traverser l'Atlas, pour enfin s'implanter dans une oasis appelée Skoura, avaient, dans les années vingt et trente, fait le chemin inverse pour venir s’installer à Casablanca.
La tribu de Skoura des Ahl El Ouest est située entre Ouarzazate, la ville du cinéma et Kalaât M'gouna, connue pour son Moussem des roses. Le Dchar natal des parents du défunt, Douar Ait Ben Cherki, où des ruines témoignent de la grandeur des anciens, est un hameau d'habitations en dur, dépendant de la Machyakhat Amazzaourou, fraction Lahyaina, d'où le nom patronymique LAHYANI
Un chanteur d’une trempe exceptionnelle
Depuis son lancement, Si Mohamed El Hayani avait multiplié succès après succès. Il a été tout le temps classé parmi les premiers chanteurs au Maroc. Il avait toutefois marqué son parcours que l'on ne peut qualifier ni de carrière ni de métier par des sorties fracassantes.
On le sait, au Maroc, la chanson est une chose abstraite qui ne donne lieu qu'au paiement d'une somme d'argent, sous forme de cachet ou de forfait, ne conférant aucun droit de propriété au chanteur qui peut, en plus, être dédoublé. C'est-à-dire que n'importe qui a toute latitude d'enregistrer ce qu’il a interprété, de son vivant ou après sa mort, avec seulement l'autorisation du détenteur de droit d'auteur, en l'occurrence le parolier, le compositeur ou le producteur.
En marquant son dernier retour dans l'espace artistique, le 2 décembre 1991, après une retraite forcée, lors d'une soirée organisée avec un éclat au Royal Mansour à Casablanca, il s’était définitivement imposé par une renaissance mélodique triomphale.
Il avait une enfance normale
De sa petite enfance à l’âge où il s’était pris en charge, les siens remarquaient chez Si Mohamed, d'un physique charmant, son calme, sa manière de soigner son look et son attitude à se satisfaire de peu ; il se coupait bien les cheveux, et à longueur de journée, il se lavait et s'habillait au mieux qu'il pouvait, sans user du tapage, comme le faisait son frère aîné, pour réclamer des vêtements neufs à l'occasion des fêtes.
Il avait grandi dans une famille où on mangeait à sa faim, tenu au chaud; ce n'était pas la fortune ou la misère, juste le nécessaire pour vivre décemment. Durant son enfance, et, par la suite, son adolescence, il s'affirmait dans cette ligne de désintéressent et d’indifférence. La facilité et la négligence constituaient sa préférence. Devant des situations délicates ou complexes, il optait pour l'abandon ou la résignation.
Ingratitude
Au fur et à mesure que Si Mohamed El Hayani fréquentait les hautes sphères, et à force de côtoyer des gens de grandes familles, la belle vie, le confort et les décors attrayants l’attiraient, forgeant en lui le goût du luxe. Ce point faible a été exploité par ses détracteurs pour le saper, sans vraiment atteindre sa célébrité, toute réussite suscitant automatiquement des jalousies et des convoitises, cela étant évident.
D'un caractère étranger au milieu professionnel où il évoluait, il subissait coup après coup, avec fureur et sans pitié, et cumulait intérieurement les effets néfastes de ces frictions, sans aucun moyen efficace d’amortir ces chocs; il ne s'en inquiétait même pas, mais il en était stressé jusqu'au bout.
Une quinzaine d'années avant sa mort, il s’était bêtement tombé dans un piège que ses ennemis lui avaient soigneusement tendu ; sciemment préparé, ce gouffre était catastrophique pour le restant de sa vie. Sans le savoir, il s'est jeté dans la gueule du loup, sous l'emprise d'un amour trompeur et nuisible ; il résistait de toutes ses forces, dans le chagrin et en silence.
Le fait que la profession ne lui ait pas rendu un hommage posthume, après sa mort, est une certitude de cet acharnement.
Les secrets de la gloire
Lorsqu'on avait découvert que sa voix était un don divin, il ne faisait rien pour se faire valoir : au lieu de brûler les étapes pour se lancer, il attendait patiemment les choses venir vers lui, n’exprimant aucune ambition, et ne manifestant pas de prétention. Il s’était toujours contenté de son rôle de chanteur, ne cherchant pas de cumul.
Il allait doucement mais sûrement; avec l’avènement du petit écran, sa gloire le surprit. Personne ne pouvait plus nier sa célébrité en tant que chanteur.
Il n'a jamais été le genre à guetter les occasions ou à en profiter à fond, lorsqu'elles se présentaient spontanément. Il n'était pas, non plus, animé de l'esprit d'assisté ; la sauvegarde de sa dignité l’empêchait de courtiser les gens.
Parcours
Il n'est pas aisé de retracer le parcours de feu Si Mohamed El Hayani, tellement son oeuvre artistique était abondamment diversifiée et progressivement dispersée, de sorte qu'il s'était distingué, dans le domaine de la chanson, par un accomplissement persévérant, mais sans précipitation, aucune ; la description par étapes de sa carrière semble mieux convenir pour présenter son itinéraire.
Ainsi, il a débuté dans le métier, après un bref passage au conservatoire municipal de Casablanca, par l'interprétation de sa première chanson en compagnie de l'orchestre de la Radio de cette agglomération, métropole d'où il était natif. Auparavant, et depuis sa petite enfance, il avait découvert sa vocation, en chantant passionnément Mohamed Abdelwahab et Abdelhalim Hafed ; il s'était avéré que sa voix était un don divin ; un professeur avait indiqué d'ailleurs qu'elle n'avait nullement besoin d'être travaillée. C'était un atout formidable pour son avenir Le déclenchement de sa carrière s'était produit lorsque, en 1961, l' avènement de la boite magique, qu'est la télévision, aidant, Si Hamid Benbrahim avait cru en lui ; il faisait alors partie de la chorale de l'orchestre national. Des coups de pouce de Si A.T. El Alj & Si A.Chenguiti n'étaient pas suffisamment énergiques pour un vrai décollage ; il ne restait pas moins que ces différentes tentatives constituaient la première étape dudébut de carrière de Si Mohamed El Hayani.
Son départ à l'improviste pour le Caire, une fois lancé son cri d'alarme, avait pris une tournure dans sa vie d'artiste montant et prometteur. Il était parti rencontrer les grands et en côtoyer les meilleurs, voulant entrer par la grande porte dans la profession. Ce fut pour lui une élévation d'esprit et un enchérissement indéniable pour avoir beaucoup plus de confiance en lui. Il avait regagné la patrie, la tête haute, armé d'une bonne dose de réalisme pour embrasser de vrai son métier de chanteur ; cette seconde étape, sans bruit ni tapage, le mit en bonne disposition pour se mettre au service de la musique.
Grâce à sa collaboration avec les grands compositeurs et chefs d'orchestre, en l'occurrence, feu Si Abdeslam Amer et Si Abdelkader Rachdi, ainsi que sa coopération avec Si Abdelati Amenna, Si Abdelkader Ouhbi ou Si Abdellah Issami, le point de départ de sa carrière était définitivement marqué. En un laps de temps, il devint à la fois confirmé et renommé, sa célébrité ayant pris des coups d'accélérateur. Il décida alors d'entreprendre sa première tournée à l'étranger, portant son choix sur le pays voisin où il avait émerveillé le public algérien, par ses passages à la télévision et les nombreuses soirées publiques organisées ici et là. C'était pour l'examen de passage pour démontrer sa maîtrise dans le domaine de la chanson, en tant qu 'interprète artistement apprécié et hautement valorosé.
Entamant l'étape suivante, au retour, il forma un trio avec le parolier Si Ali Haddani et le compositeur Si Hassan Kadmiri ; il en résulta des succès répétitifs qui se suivaient et ne s'arrêtaient pas : un travail biensélectionné et raffiné. Ce fut le disque platine, puis le disque d'or, la décoration par le Président Bourgiba, et un début au cinéma, suivi de sa consécration meilleur chanteur de l'année : un événement capital pour savie. Il en devint une star parmi les quelques noms qui occupaient une bonne place dans le milieu professionnel, sans un statut défini, certes.
Vint ensuite une période sombre où il s'était complètement retiré du champ pour donner libre cours aux autres, à la grande surprise de ses nombreux admirateurs qui jugeaient incompréhensive cette absence totale de la scène. Il s'était isolé pour procéder à un examen de conscience, en analysant son bilan et en en évaluant les côtés positifs et négatifs ; durant plusieurs mois, il ne faisait que méditer, allant jusqu'à intriguer ses concurrents ; il en était heureusement sorti en se ressaisissant lui-même pour se lancer ànouveau.
Le dernier épisode de sa vie artistique, en reprenant son travail, avait révélé son couronnement, puisque il devint le chanteur le plus populaire par son style ; l'encouragement de son public qu'il charmait à tous les coups,était tellement remarquable que son lien avec l'art devenait irréversiblement solide. C'était le moment fort où il avait atteint sa gloire, de sorte qu'il ne vivait plus que pour la chanson, surtout enluthiste. Il acquit la qualité de superstar bien aimée. Sa notoriété l'incitait à entamer de grandes tournées dans le monde arabe, en Europe et en Amérique. L'honneur d'être apprécié à sa juste valeur dans les soirées mondaines de la haute sphère concrétisa son succès. Toutefois, cette grande période a été entrecoupée par sa maladie, accompagnée d'un talonnement qui lui causait énormément de problèmes. Il en avait grandement souffert.
Toujours est-il qu'il était parti en laissant un répertoire de 34 chansons de meilleurs choix et de bon goût, presque toutes très agréables à écouter.
A Dieu l'Artiste.
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